LA VIE QUOTIDIENNE AU PALÉOLITHIQUE



Comment vivait Homo sapiens il y a 10 000 ans, à l’issue d’une évolution multimillénaire qui l’a conduit de l’Afrique à la planète entière ? Portraits d’hommes très modernes.

Notre récit choisit comme amorce le moment où des Homo sapiens d’origine africaine commencèrent à se répandre sur la planète – c’était il y a environ 100 000 ans –, pour suivre ensuite leurs traces au fil du long cheminement qui les a conduits à la peupler tout entière ou presque – ce qui sera chose faite il y a environ 10 000 ans. Dans cet intervalle de temps, nous assisterons à deux processus de longue portée : la réduction de la diversité biologique de l’homme, l’anatomie des Homo sapiens prenant définitivement le pas sur d’autres formes humaines, tel l’homme de Neandertal en Europe ; l’essor de mutations comportementales puissantes comme le développement d’une pensée symbolique matérialisée dans les premières oeuvres d’art. Pour mieux analyser les liens entre ces processus d’ordres physiologique et culturel, notre récit nous conduira à nous demander depuis quand cette humanité dont nous sommes issus peut être considérée comme « moderne » sur un plan tout à la fois biologique et comportemental.

Il y a 100 000 ans

A quoi pouvait bien ressembler le monde il y a 100 000 ans ? Tout d’abord, il était infiniment plus petit qu’aujourd’hui, car si l’Afrique et l’Eurasie sont, déjà, un « ancien monde » peuplé depuis des centaines de millénaires par les premières humanités, le « nouveau monde » n’existe pas encore, l’Australie et les deux Amériques étant encore vierges de toute présence humaine (quelle paix pour les kangourous géants et autres mylodons !).

Ensuite, même sur les continents occupés de longue date, les foyers de peuplement étaient sans aucun doute très discontinus. Bien sûr, à la faveur de fluctuations climatiques et, notamment, d’épisodes tempérés comme c’est justement le cas il y a 100 000 ans, des espaces libérés des glaces (dans l’hémisphère Nord) ou devenus moins arides (par exemple au Sahara ou dans la péninsule Arabique) se sont ouverts à l’expansion humaine ; mais, quoi qu’il en soit, le monde est bien loin d’être plein.

A cette époque, l’humanité est encore plurielle sur le plan biologique : ayant pour souche les descendants des premiers « colons » (Homo erectus) qui ont peu à peu essaimé à partir d’environ 2 millions d’années depuis le berceau originel africain en direction de l’Eurasie, elle a fini par se diviser en divers rameaux, parmi lesquels se reconnaissent des néandertaliens (en Europe), des Erectus (en Asie) et, déjà, des Sapiens (en Afrique). Vers 100 000 ans justement, ces derniers prennent pied en dehors de ce continent et abordent le Proche-Orient. Est-ce la marque d’une première « pulsion » expansionniste de ces populations ?

Quoi qu’il en soit de leurs altérités biologiques, ces diverses humanités demeurent très proches sur le plan comportemental : ce sont de braves chasseurs-cueilleurs, nomades, formant des groupes dont nous maîtrisons très mal l’organisation, mais qui occupent chacun sans doute des territoires relativement restreints, à l’échelle de petites régions.

Nous les connaissons habiles tailleurs de pierre, perpétuant souvent des traditions plurimillénaires (« débitage Levallois », « façonnage bifacial », etc.) tout en innovant parfois afin de concevoir une nouvelle forme de couteau, un nouveau type d’instrument destiné à racler le bois... Vaillants chasseurs, prêts à s’attaquer à n’importe quel gibier (bison, cheval, rhinocéros, selon les climats et les régions), ils se reposent sans aucun doute bien plus sur une sociologie de la chasse très collective que sur une forte technicité des armes, lesquelles se bornent à des épieux ou des sagaies lancés à la main.

C’est dans ce contexte que surgissent les manifestations palpables de nouvelles préoccupations : en Europe comme en Afrique, les sépultures font leur apparition ainsi que, sur ce dernier continent, de premières expressions graphiques (coquilles d’oeufs d’autruche ou petites pierres colorées ornées de motifs géométriques) et des parures corporelles en coquillages percés. Aussi timides et dispersés soient-ils, ces témoignages indiquent des mutations psychiques fondamentales. La question d’une codification des rapports de l’homme avec la mort comme celle de la recherche de moyens de communication, de transmission, peuvent enfin être posées.

Il y a 50 000 ans

Faisons à présent défiler le temps jusqu’aux environs d’il y a 50 000 ans. Vu de loin, les choses n’ont pas beaucoup changé et, pourtant, un processus de longue portée s’est enclenché. L’humanité est toujours plurielle et Sapiens côtoie encore Neandertal et Erectus, selon les régions du monde concernées ; leurs outillages de pierre demeurent le plus souvent ancrés dans un même bagage traditionnel, celui que l’on range toujours sous la bannière du « Paléolithique moyen », et il n’est guère d’innovations techniques substantielles enregistrées depuis la phase précédente, seulement de subtiles variations.

Mais regardez mieux : sur la carte du monde, des feux se sont allumés de-ci de-là et, notamment, des hommes sont désormais parvenus en Australie. Ces « pionniers » sont des Sapiens, ce qui démontre, même si des jalons nous manquent entre l’Afrique et l’Océanie pour suivre précisément leur expansion, que ces populations connaissent un accroissement et une dispersion qui dépassent en nombre et en surface les frontières du monde connu jusqu’alors ; bientôt, ce sera au tour de l’Europe de les voir s’implanter, ce qui se produit à partir d’environ 40 000 ans.

Il y a 10 000 ans

Poursuivons le défilement du temps et installons-nous à présent devant notre troisième tableau, celui du monde il y a 10 000 ans, à la charnière entre Paléolithique supérieur et Mésolithique. Là, tout s’est transformé. Certes, le monde n’est encore peuplé que de chasseurscueilleurs – mais comme ils ont changé ! En premier lieu, les contours du monde ont été repoussés sur des milliers de kilomètres : désormais, à l’exclusion des pôles ou bien d’îles lointaines, accessibles seulement par des traversées en haute mer, toute la planète est peuplée, tous les environnements sont apprivoisés. Même si le monde n’est pas encore tout à fait plein.

Cette expansion, qui a fait entrer tous les continents et même les plus nouveaux telles les Amériques dans l’histoire de l’humanité, est non seulement l’oeuvre de Sapiens, mais, désormais, de lui seul, toutes les autres formes humaines ayant disparu ; un épisode radical de réduction de la diversité biologique s’est donc accompli.

En revanche, nous voici à présent face à une diversité de comportements culturels inédite, en comparaison de ce que nous avons vu auparavant. Cette diversité touche les traditions techniques, où se rencontrent de multiples technologies dans la taille de la pierre, mises au service d’une panoplie d’instruments, armes et outils, dont on est très loin d’avoir fait l’inventaire. De nouveaux matériaux sont utilisés, selon les régions : l’os, le bois de cervidés, les coquillages, le bambou, l’ivoire, etc. Les différences s’expriment aussi dans les comportements. La pensée symbolique, qui se manifeste au travers de la création de milliers d’images dessinées sur les parois des grottes et des abris sous roche partout dans le monde, ou sur des objets du quotidien, matérialise la création d’une multitude d’identités.

Aux yeux des préhistoriens, cette peinture des sociétés humaines telles qu’elles existaient il y a quelque 10 000 ans les désigne comme pleinement « modernes ». Mais qu’entend-on par cette expression, qui pourrait sembler parfaitement anachronique ? A travers elle, on cherche à dresser une ligne de partage entre des sociétés « fossiles », c’est-à-dire n’ayant plus et depuis longtemps de représentants sur la planète, et des populations dont les fondements sociologiques, idéologiques voire métaphysiques existent ou existaient encore il y a peu.

En d’autres termes, ces sociétés de chasseurscueilleurs de la fin du Paléolithique sont perçues comme « premières », car elles paraissent détenir déjà les caractéristiques qui permettent de s’interroger sur l’universalité des comportements humains qui s’expriment dans le monde depuis lors, au-delà de l’altérité profonde des cultures. A telle enseigne que, en divers points du monde – Australie, Afrique du Sud, etc. –, on considère volontiers que les populations de chasseurs-cueilleurs contemporaines (Aborigènes, Bushmen), actrices à part entière du monde moderne, sont leurs descendantes plus ou moins directes. Ceci ne signifie nullement que, depuis 10 000 ans, elles n’aient pas connu de mutations, de transformations à divers degrés, parfois très importantes, seulement qu’elles s’inscrivent bel et bien dans la même filiation historique.

Ailleurs, en revanche, comme c’est le cas par exemple en Europe, ces sociétés de la fin du Paléolithique, pour modernes qu’elles aient été, ont été recouvertes par d’autres strates historiques, qui ont conduit à les enfouir tout à fait, jusqu’à une perte complète de leur mémoire et de leurs traditions.

La révolution artistique

Au fond, en quoi réside la « modernité » du Paléolithique supérieur vis-à-vis des époques antérieures ? Si l’on observe ce qui se passe en Europe, pour beaucoup, elle tient à l’explosion artistique qui l’accompagne : l’invention de la représentation, que celle-ci prenne la forme de sculptures ou de dessins, finement façonnées ou tracés sur des objets ou des parois rocheuses, lesquelles accueillent aussi de somptueuses figures peintes, semble en effet la marque de puissantes mutations comportementales (cf. Emmanuel Guy, p. 45).

Elle se lirait également dans le développement sans précédent de la parure corporelle, qui se décline de mille façons : dents animales ou coquillages transformés, pendeloques sculptées, etc. Il s’agit d’une véritable « libération de la parole », entendons par là l’élaboration de langages désormais matérialisés sur des supports de communication, vecteurs de sens et de mémoire susceptibles de transcender le temps et l’espace (d’ailleurs, ces hommes ne s’adressent-ils pas encore un peu à nous des millénaires plus tard ?) Un préhistorien comme André Leroi-Gourhan a pu y voir une césure fondamentale dans l’histoire de l’humanité, tandis que Jean Clottes parle après lui d’Homo symbolicus.

En Europe, cette « révolution » accompagne le développement de la culture dite aurignacienne, dont la grotte Chauvet est l’un des plus bouleversants témoignages en matière artistique ; celle-ci inaugure, il y a environ 40 000-35 000 ans, la première page d’une histoire de l’art que continueront ensuite à écrire les artistes du Gravettien, du Solutréen puis du Magdalénien. Si l’on peut regretter que ces oeuvres, désormais muettes, faisant appel à un imaginaire qu’il est très di cile de cerner, se dérobent en conséquence à toute entreprise d’en interpréter le sens exact, elles nous interrogent au moins sur un point : quelles mutations sociales stimulèrent leur éclosion ? Quelles conditions furent nécessaires à leur développement ?

Vie de familles

Il reste malaisé de cerner les contours de l’organisation de ces populations du Paléolithique supérieur. Risquons-nous tout de même, avec prudence, à l’exercice. Nous ne savons pas très bien à quoi ressemble un groupe humain pour ces périodes. S’agit-il de la réunion de plusieurs familles – disons 4 ou 5, soit entre 15 et 25 personnes –, ou bien de simples familles nucléaires, réduites à 4 ou 5 individus ? On admet généralement, mais sans guère de preuves, une division sexuelle des tâches au sein de ces familles. Nous ne savons pas davantage quelle est leur structure démographique, pouvant simplement suggérer une faible natalité (quelques enfants par femme, ce qui correspond à ce que nous savons des populations nomades) et une espérance de vie réduite (de l’ordre de 40 à 50 ans).

Ce dont nous sommes sûrs en revanche, c’est qu’il existe des réseaux de relations à longue distance, de l’ordre de 200 à 300 km, voire beaucoup plus, ainsi que l’atteste par exemple la circulation d’instruments en pierre ou d’éléments de parure, qui paraît accompagner la circulation de personnes et, partant de là, très certainement, l’essor de liens matrimoniaux exogames. Ces relations expliquent la très large di usion d’idées techniques et de fondements idéologiques, tels que les révèlent les productions artistiques. Songeons par exemple au succès de l’objet « lamelle »1 pour confectionner des armes à partir de l’Aurignacien, qui se propage des confins de l’Europe jusqu’au Proche-Orient, ou bien des « Vénus », gravettiennes et plus tard magdaléniennes, que l’on retrouve disséminées dans l’ensemble du continent.

Tout ceci ne nous dit pas combien ils sont. Il a dû exister des bassins de peuplement plus ou moins denses, évoluant selon les conditions environnementales et les ressources disponibles.

Sagaies et flèches : le chasseur moderne

Globalement, ces sociétés se sont épanouies dans des environnements froids, ce qui ne signifie nullement qu’elles sou raient de conditions difficiles pour des chasseurs : bien au contraire, cette période a dû être un « âge d’or » pour ces coureurs des steppes, où prolifèrent des troupeaux de rennes, de bisons et de chevaux, pour ne citer que quelques-unes des principales espèces figurant à leur tableau de chasse. Au final, et pour paraphraser le titre de l’un des célèbres ouvrages de l’anthropologue américain Marshall Sahlins, il n’est pas usurpé de parler d’un âge d’abondance. Ceci d’autant plus que ces populations mirent beaucoup d’ingéniosité à développer des armements sophistiqués, consacrant la généralisation, si ce n’est l’invention sans doute plus précoce, d’instruments de lancer tels que le propulseur (de façon certaine) et l’arc (très probablement).

Cette évolution de l’armement entre le Paléolithique moyen – où nous avons préalablement conclu à la présence quasi exclusive d’épieux ou de simples lances – et ce Paléolithique supérieur où règnent désormais sagaies voire flèches, outre l’intérêt qu’elle représente dans l’histoire des techniques, nous guide sur la piste de plusieurs considérations d’ordre paléosociologique. D’une part, les chasses nécessairement collectives du Moustérien sont susceptibles de laisser place à des chasses en plus petit nombre, ce qui peut aller dans le sens d’une certaine forme d’individuation du chasseur ; d’autre part, l’usage d’armes de longue portée, en éloignant le chasseur de sa proie, diminue d’autant le risque d’accidents et, grâce à cela, allonge l’espérance de vie.

Cette individuation du chasseur entre en écho avec tout un faisceau d’indices en faveur d’une codification de plus en plus ra née de la place d’un individu au sein de son groupe.

Des sociétés égalitaires ?

Nous pouvons y ajouter, avec prudence, le traitement des morts : si, pour beaucoup de sociétés du Paléolithique supérieur, nous sommes bien en peine de dire ce qu’il pouvait être, face à l’absence de sépultures avérées, dans les contextes du Gravettien et du Magdalénien tout porte à croire que des actes différents étaient pratiqués selon les personnes : comme l’a montré Dominique Henry-Gambier, certains individus étaient enterrés, parfois accompagnés de riches mobiliers, conjuguant parures et divers objets ; d’autres ne l’étaient manifestement pas, des fragments humains épars parsemant alors dans ce cas le sol. Ces morceaux d’os peuvent porter des traces de démembrement et de découpe, attestant sans nul doute qu’un rituel particulier voire des pratiques anthropophagiques ont été pratiqués sur leur cadavre.

Doit-on y voir la marque de violences entre groupes ou individus ? Ce n’est absolument pas sûr, et il faut attendre l’extrême fin du Paléolithique pour découvrir des squelettes portant des traces de blessures susceptibles d’indiquer l’existence de conflits. Doit-on en revanche considérer ces traitements di érents comme la marque de distinctions sociales, ou même de hiérarchie ? Ce serait prendre alors le contre-pied de l’image traditionnelle appliquée à ces sociétés considérées généralement comme parfaitement égalitaires. La question reste ouverte.

De fait, en dehors de ces traitements différentiels du cadavre, rien ne porte à voir dans ces sociétés des divisions sociales à proprement parler, pas même une répartition des tâches faisant appel à la spécialisation de tel ou tel membre d’un groupe dans la chasse, la taille de la pierre, etc. Le seul domaine qui, peut-être, échappe en partie à cette vision est celui de l’art, où il est fort tentant d’identifier des « artistes », c’est-àdire des personnes formées et chargées par leur groupe de réaliser des oeuvres véhiculant, à l’évidence, un fort pouvoir symbolique, constitutif de leur identité. Ce pouvoir symbolique est-il un pouvoir politique et doit-on considérer que, derrière ces oeuvres, un véritable pouvoir politico-religieux se dissimule ? La question, là encore, est en suspens, même si nous pouvons penser toucher là un fondement déterminant de leurs sociétés.

Parvenus au terme de cette brève évocation des sociétés du Paléolithique supérieur, nous voici de nouveau face à la question du pourquoi et du comment Sapiens, puisque c’est lui et nul autre, qui a traversé l’espace et le temps. Il est deux façons de répondre. On peut considérer que la « modernité » biologique de Sapiens a entraîné l’essor d’une « modernité comportementale ». La conjugaison de l’une et de l’autre lui aurait permis de prendre le dessus sur toute autre forme d’humanité «archaïque», Neandertal en tête. On peut sinon considérer qu’il s’agit avant tout d’une évolution paléosociologique qui a non seulement conduit à fonder ces sociétés « premières » mais a également entraîné, à travers la multiplication des échanges à longue distance, un grand brassage génétique. En d’autres termes, à mesure que ces nouvelles formes de sociétés se développaient, les frontières de l’altérité biologique se seraient symétriquement réduites avec le renforcement des contacts. Voilà peut-être ce qu’est la modernité...

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Sapiens

L’espèce Homo sapiens est apparue en Afrique il y a environ 200 000 ans. Elle commence sa lente migration il y a 100 000 ans. Longtemps, elle côtoie d’autres formes humaines (Homo erectus, Neandertal). Homo sapiens, ou « homme moderne », reste le seul représentant du genre Homo aujourd’hui.

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Datation

Les datations des temps préhistoriques se font généralement « avant le présent » (AP), le « présent » ayant été placé par convention à 1950. Pour les périodes les plus récentes, certains préhistoriens préfèrent utiliser l’usuel « av. J.-C. » ou « avant notre ère » – avec donc une différence de 2 000 ans. Façon aussi d’afficher la continuité entre préhistoire et histoire.


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Il y a 100 000 ans : l’homme part à la conquête du monde

Homo sapiens apparaît en Afrique il y a 200 000 ans. Il est en Europe il y a 40 000 ans. Pour l’Amérique, dernier continent peuplé, de vives
controverses animent les archéologues. En Amérique du Sud, des vestiges seraient datés d’il y a 30 000 ans. La « culture Clovis », du nom du site daté d’il y a 15 000 ans, ne serait donc pas la plus ancienne. Quant aux routes suivies, elles sont elles aussi débattues. Le détroit de Béring, émergé lors de la dernière glaciation, n’a peut-être pas été la seule voie de peuplement, qui a pu aussi se faire par voie maritime.

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A quoi ressemblait Homo sapiens ?

* Les hommes du Paléolithique supérieur pouvaient mesurer 1,80 m. Ils possédaient certainement une peau sombre.

* Ils étaient nomades. On suppose qu’ils formaient de petites communautés de deuxtrois familles qui se déplaçaient au rythme des saisons et de l’exploitation des ressources locales.

* Ils ne vivaient pas dans les grottes, mais à leur entrée, ou en plein air dans des habitations légères, mobiles, compatibles avec leur vie nomade.

* S’ils s’habillaient de peaux de bêtes, cellesci étaient certainement travaillées : grattoirs, poinçons, aiguilles, ont été retrouvés.

* Ils se nourrissaient de leur chasse (bison, cheval, renne...), de leur pêche (du saumon en particulier) et de leur cueillette (végétaux), le tout cuit. Leur alimentation était plus carnée que la nôtre. Ils n’ont pas connu de périodes de famine.

* Ils disposaient d’un langage élaboré.


Par François dans "L'Histoire", n. 420, février 2016, France, pp.36-44. Adapté pour être posté par Leopoldo Costa.

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Pincevent, la « Pompéi » du Magdalénien
(Par Boris Valentin)


Pincevent est un lieu-dit en bord de Seine, pas loin de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne). Une vingtaine de fois au moins au cours du XIIIe millénaire av. J.-C., entre les inondations successives du fleuve, des chasseurs-cueilleurs vinrent y installer leurs campements. Chaque séjour de quelques semaines était consacré à la chasse et aux activités en découlant : traitement de la viande et des peaux ; taille du silex pour des outils ; réparation des armes… Les savoir-faire identifiés sont assez caractéristiques d’un faisceau de comportements qui traverse l’Europe à cette époque, de l’Espagne à la Pologne et est nommé « Magdalénien » .

Plus de vingt gisements magdaléniens ont été mis au jour dans la région parisienne. Parmi eux, Pincevent fait partie, avec Étiolles, des mieux conservés. Cette préservation, exceptionnelle à l’échelle mondiale, tient à l’enfouissement des niveaux d’occupation par les alluvions très fines déposées à chaque inondation de la Seine. Les vestiges sont fossilisés à l’emplacement même où les personnes les ont abandonnés, et l’on peut ainsi décrypter méthodiquement l’organisation des activités quotidiennes au sein des campements. C’est pourquoi on a parlé de « Pompéi de la préhistoire » à propos de Pincevent, lors de sa découverte accidentelle dans une sablière en 1964.

Cela permit à André Leroi-Gourhan d’en faire le laboratoire d’une rénovation profonde des méthodes de fouille et d’analyse visant la reconstitution minutieuse des modes de vie. Plusieurs générations de chercheurs se sont succédé, chacune apportant ses innovations méthodologiques. Par exemple, on sait maintenant que des familles entières se sont rassemblées car des essais malhabiles de taille du silex trahissent la présence de jeunes enfants. Les recherches se poursuivent toujours sur ce site, très vite devenu école de fouille internationale.

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